Merci à F.P pour son indispensable question.
En d'autres termes, quand je suis à vélo, dégoulinant de sueur dans l'ascension d'un col, à quelle vitesse dois-je me déplacer pour me débarrasser de ces satanés insectes ?
Avant toute chose, sachons qu'il y a « mouche » et « mouche ». On en recense plusieurs dizaines depuis la fameuse Scatophaga stercoraria (mouche à merde) jusqu'à la Musca domestica, la mouche domestique et ses yeux rouges, en passant par la non-moins célèbre Calliphora vomitoria (grosse mouche bleue) ou la Bactrocera oleae (mouche de l'olive).
A la base, même si le terme s'est ensuite généralisé à tout ce qui vole et que l'on chasse de la main, une mouche est un diptère autrement dit un insecte à deux ailes (di-ptère). Ce qui est relativement peu courant chez ces bestioles. La prochaine fois que vous les croisez, regardez de plus près la guêpe ou l'abeille, encore que ce soit moins risqué et tout aussi flagrant chez le papillon ou la libellule, tous ont bien 4 ailes, contrairement à l'idée que l'on s'en fait (tout comme la girafe à 4 cornes d'ailleurs mais c'est une autre histoire).
La mouche commune agite donc ses deux ailes membraneuses 200 à 300 fois par secondes (le moustique, lui, peut atteindre les 1000 battements/secondes) ce qui lui permet d'atteindre la vitesse astronomique de 8km/h, équivalent à un léger footing chez l'homme.
Il ne s'agit pourtant pas de se laisser décourager si les mouches arrivent malgré tout à vous suivre quand vous êtes à vélo. Elles disposent d'au moins deux artifices pour augmenter leur vitesse relative par rapport au sol. D'abord de micro-arrêts sur votre visage ruisselant de transpiration, qui leur permettent de prendre appui et d'augmenter leur vitesse. Ensuite, quand on parle d'une vitesse de 7 à 8km/h pour la mouche, il s'agit d'une vitesse par rapport à l'air dans lequel elle se déplace. Or, chaque cycliste qui avance déplace avec lui une certaine masse d'air, celle-là même qui permet à ses congénères de se placer « dans sa roue », et de profiter de l'aspiration. En ce déplaçant dans cette masse d'air en mouvement, la mouche augmente sa vitesse par rapport au sol, tout comme la mouche qui vole dans un train en circulation peut atteindre des vitesses prodigieuses.